Sébastien GAZET­-TALVANDE est né en 1977 à Chatenay­-Malabry (92) d’une mère bretonne, ancrée dans le pays Gallo , et d’un père issu des chemins croisés de la Méditerranée et de l’Asie. C’est en découvrant l’image de ses aïeux sur les photographies de famille que se révèle pour lui le chemin vers sa propre histoire.

Par ces photos, il nourrit physiquement sa relation avec son ascendance. Il se sent comme présent rétrospectivement aux côtés de ses ancêtres à l’instant de la prise de vue. C’est par cette interface spatio­temporelle même qu’il fait leur connaissance et que eux font la sienne.
Cette capacité de va­-et-vient à travers l’image, de ressenti du contexte des origines, permet à Sébastien une extrapolation qui l’amène progressivement à repousser le cadre des photos, à le dissoudre même. Les photographies, ces objets familiers, constituent alors pour lui peu à peu un espace pour le rêve, la poésie, le possible travail du photographe.

La photographie comme voie, il ne lui manquait plus qu’une référence proche qu’il trouve en la personne de son oncle, pour être assuré de pouvoir l’emprunter.
(Alain Gazet­-Talvande, photographe, laissera à sa mort plusieurs séries de voyage et son neveu Sébastien en réalisera une publication artisanale tirée à quelques exemplaires pour la famille. Cet hommage constitue un geste initiatique fondateur qui rendra d’une part justice au talent d’Alain et permettra par ailleurs à Sébastien de travailler sereinement au sien)

Géologue de formation, il voyage sur le terrain des champs pétrolifères pendant plusieurs années sur tous les continents, sur terre, en mer. Il enrichit ainsi sa vision, son expérience, sa technique, travaille patiemment la matière, se découvre toujours davantage.
Si la photographie des maîtres de l’humanisme comme Robert Doisneau, Henri Cartier­-Bresson ou Willy Ronis reste pour lui une inspiration originelle, la force photographique de Sébastien Gazet­-Talvande s’exprime souvent par l’esthétique du voyage, ou encore une aptitude à créer l’enracinement dans l’instant, à l’instar du travail de Sergio Larrain, Bernard Plossu ou encore Raymond Depardon qui demeurent pour lui des exemples.

Fidèle à sa nature curieuse, empathique et généreuse, son objectif fait de lui l’opérateur du nécessaire équilibre entre poésie, rêve et beauté.